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Déferlantes et Ecumoire
10 décembre 2013

Lettre à Monsieur le Président du CRIF

Amis bonjour, Je rouvre mon blog: "déferlantes et écumoire". Les "Evènements" sont trop nombreux, trop rapprochés, trop prégnants pour que l'on demeure immobile: les insultes racistes qui fleurissent, particulièrement contre notre Ministre de la justice, la mort de Nelson Mandela, les prochaines élections et particulièrement les municipales de Nice...

Bonne lecture!

Lettre à Monsieur Cukierman, Président du CRIF

 Monsieur le Président,

Que ne l'avez-vous dit de son vivant ! Mais tard vaut mieux que jamais

Je vous ai critiqué pour vos propos quand, en janvier 2003, vous vous en preniez de façon maladroite aux Verts, à la gauche de la gauche et à la Confédération  paysanne en la personne de José Bové (qui au passage ne l'avait pas volé) quand vous aviez dénoncé l'alliance "Brun-Vert-Rouge". C'était au cours d'un dîner comme sait les organiser le CRIF, un de ces dîners où certains - doit-on dire une élite? - vont pour être vus et non pour voir, saisir et comprendre, un dîner que quittèrent quelques personnalités qui s'estimèrent visées par vos propos. 

Mais c'était aussi, alors, un moment dont tout le monde sortit blanc-bleu : Monsieur Cukierman vous vous expliquâtes (déclarant vouloir «entretenir un dialogue constant avec toutes les formations politiques démocratiques, y compris les Verts et leurs dirigeants»; Monsieur Bové s'excusa (des propos qu'il avait tenus à Ramallah, en avril 2002 lors d'une visite à Yasser Arafat, sur la purification ethnique en Israël ­ et sur la responsabilité du Mossad dans les attaques contre des écoles juives en France), et l'antisionisme resta, depuis, une forme moderne et déguisée de l'antisémitisme. Je vous en voulais, aussi, de dénoncer sans distinction les musulmans et non pas les seuls voyous responsables (et condamnables) de propos ou d'actes antisémites, sans jamais tenter d'aborder le thème de la ségrégation des autres que nous, les juifs. Et je vous en veux, aussi, de ce que le CRIF fût massivement absent des dernières manifestations contre le racisme et pour soutenir Madame Taubira: je n'ai vu dans les communiqués du CRIF que quelques lignes à propos du journal Minute et de la présentation intolérable et déshumanisante qu'il fait de la Ministre de la Justice. Pourtant, il y en aurait eu des choses à dire, par exemple les réactions  de ce torchon sorti en mars 1962, après le massacre organisé le 8 février de la même année par Papon et Frey au métro Charonne, le même Papon qui fut à Bordeaux responsable des déportations de juifs en juillet 1942 ! Si le racisme et l'antisémitisme ne se confondent pas, leur combat est identique, c'est le combat de l'humain. Je vous citerai pour mémoire la réaction immédiate du rabbin Joe ABBITAN qui a proclamé, dès le 13 novembre lors de son émission à radio Chalom Nitsam, que les Juifs doivent être les premiers à se mobiliser sans réserve contre ces formes de racisme tendant à assimiler à un animal un être humain.

Bref, vous l'aurez compris, j'étais fâché contre vous.

Et voilà que, à mon grand soulagement,  vous publiez le 6 décembre, L'éditorial du Président du CRIF, qui rend hommage à cette rare figure de l'antiracisme et de la paix que fut Nelson Mandela... Aussi, il me plaît de donner enfin une image ouverte du CRIF dont je rappelle qu'il fut créé en juillet 1943 durant l'occupation allemande et dans les conditions difficiles de la Shoah, et je publie votre texte.

Mais je veux aussi, si vous me le permettez, vous poser une question d'éthique. Que pensez-vous de la décision de Benjamin Netanyahou de ne pas représenter Israël aux funérailles de Nelson Mandela, et surtout, que pensez-vous du prétexte avancé : le voyage serait trop onéreux ! Ne pensez-vous pas, comme moi, que ce prétexte est indéfendable de la part d'un chef d'État ?

Je vous assure, Monsieur le Président de mes sincères salutations

Maurice Winnykamen

 

 Monsieur le Président, votre édito, avec mes remerciements :

Je me suis rendu plusieurs fois en  Afrique du Sud du temps de l'apartheid 

J'avais été choqué par les conditions de vie de la communauté noire à Soweto et dans bien d'autres compounds. 

J'étais admiratif du courage de Nelson Mandela à dénoncer les méfaits de l'apartheid et les souffrances du peuple noir alors même qu'il était privé de liberté. 

J'étais encore plus admiratif à sa libération qu'il ait pu surmonter sa haine en pardonnant à ses bourreaux, en prêchant la coexistence pacifique pour préserver l'unité de son pays. 

Elevé dans une famille royale noire, avocat de formation, c'était un homme épris de justice et de tolérance  malgré les 27 ans passés en prison. 

Lorsque le Président Frédéric de Klerk, auquel je rends aussi un grand hommage et sans lequel Mandela serait toujours en prison, le libéra sans condition, Nelson Mandela pris symboliquement un enfant blanc dans ses bras, nous montrant ainsi le chemin du vivre ensemble. 

Ils reçurent tous deux le prix Nobel de la paix en 1993. 

J'espère que le message de Nelson Mandela inspirera tous ceux qui aujourd'hui n'ont pas encore renoncé à la violence et les incitera à se tourner vers le dialogue, l'amour de l'Autre et la paix.

Roger Cukierman

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Commentaires
L
...L'amour de l'autre et la paix...Oui, comme en Israël. Et ça ne m'étonne pas que vous soyez allé en Afrique du Sud, Israël a fortement soutenu les afrikaneers, le militaire responsable de l'aviation militaire sudafricaine s'appelait Golberg, et je pourrais égrainer comme ça la présence avérée de l'état d'Israël dans beaucoup de domaines<br /> <br /> sensibles de ce pays jadis d'apartheid. Je travaille sur le dossier activement pour dénoncer prochainement dans plusieurs pays, le rôle qu'a joué Israël dans l'encadrement et la formation des forces de l'ordre (police, armée, services secrets) à la répression en Afrique du Sud. Alors quand je vois les lignes que vous écrivez , vous et vos petits copains en versant des larmes de crocodiles sur Mandela, incommensurable est mon dégoût, et la confirmation pour moi de lutter contre le sionisme raciste et faciste.
W
Bonjour Maurice,<br /> <br /> Un petit mot pour info. Je viens de faire une réponse à un courriel de JCAAL<br /> <br /> Si tu crois utile de le faire suivre et à qui le faire suivre, il est a ta disposition<br /> <br /> Jean-Michel Sananès<br /> <br /> <br /> <br /> Inexcusable<br /> <br /> Cette attitude irresponsable s’ajoute à la série d’erreurs historiques qui engage Israël hors du concert des nations et qui réduit la politique de la droite israélienne à celle des pays à la marge des droits de l’homme. Netanyahou m’a fait honte. Comme souvent, quand l’homme est petit, l’orgueil l’emplit et le sens de l’humain lui échappe.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part, à la mort de Mandela, ma réaction a été d’écrire et de publier sur mon blog ce texte :<br /> <br /> Jean-Michel Sananès<br /> <br /> <br /> <br /> Madiba <br /> <br /> <br /> <br /> Nous étions mille et millions parmi le peuple des chagrins,<br /> <br /> à savoir que, où l’on maltraite,<br /> <br /> le bâton et la voix qui humilient sont toujours pareils,<br /> <br /> à savoir que, partout où l’on exploite,<br /> <br /> la colère du fils et la douleur du père sont un même cri,<br /> <br /> à savoir que le cœur n’est grand que lorsqu'il sert la justice.<br /> <br /> Nous étions mille et millions enfermés dans une conscience sans armes.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais toi Madiba, qui habitais si loin parmi les peuples martyrisés,<br /> <br /> tu savais que les hommes<br /> <br /> ne devraient avoir d’autre couleur que celle du bonheur,<br /> <br /> d’autre bonheur que celui de vivre libre et de nourrir les enfants.<br /> <br /> <br /> <br /> Je t’ai regardé voler, Madiba,<br /> <br /> voler haut, si haut que tu as rejoint Martin Luther et Gandhi,<br /> <br /> je t’ai regardé élever la conscience<br /> <br /> si haut qu’elle n’a laissé de place ni à la haine ni à la vengeance.<br /> <br /> <br /> <br /> Je t’ai regardé, Madiba, tu avais de trop grandes ailes<br /> <br /> pour regarder la misère d’en bas,<br /> <br /> le cœur trop grand pour accepter cela.<br /> <br /> <br /> <br /> Si loin que tu aies habité, Madiba,<br /> <br /> j’ai toujours su que nous étions frères, plus frères que frères,<br /> <br /> j’ai toujours su que ta voix bouleverserait le monde,<br /> <br /> j’ai toujours su que ton pas ouvrait la voie.<br /> <br /> <br /> <br /> Gandhi, Martin Luther, Madiba,<br /> <br /> nous qui marchons dans votre ombre,<br /> <br /> nous savons, où l’on maltraite,<br /> <br /> le bâton et la voix qui humilient sont toujours pareils.<br /> <br /> Il faudra que nos enfants gardent votre chemin.<br /> <br /> <br /> <br /> J.M. Sananes
W
Salut camarade président,<br /> <br /> <br /> <br /> Je vois que tu as échangé quelques « mots » avec l’ami Roger, le renouveau président du CRIF.<br /> <br /> Le CRIF a beaucoup perdu avec l’obligation pour Richard Prasquier de devoir laisser son poste. Lui, savait donner de la grandeur dans l’action et de la hauteur dans les allocutions. Il était prudent et très diplomate.<br /> <br /> J’étais avec lui en avril dernier, à Varsovie, où une délégation du CRIF a rencontré l’archevêque de Varsovie (Kazimierz Nyetz) et le vice-ministre des Affaires étrangères (Jerzy Pomianowski). J’ai vu Richard Prasquier interpeller ces personnalités à propos des propos entendus en permanence sur Radio Marya et sur le résultat d’un sondage qui laisse entendre que près de la moitié des jeunes Polonais ne souhaitent pas avoir un voisin juif, alors qu’ils ne connaissent aucun juif. Poser ces questions avec insistance mais avec une extrême politesse et obtenir des réponses précises. Cela était l’art de Richard Prasquier.<br /> <br /> <br /> <br /> Le moins qu’on puisse dire c’est que ce ne sont pas les qualités de Roger Cukierman. <br /> <br /> Récemment, j’ai assisté à une rencontre entre des membres de l’association des Amis du Crif (création et « bébé » de Roger C.) et J.F. Coppé. J’ai vu et entendu comment les principaux membres du bureau directeur ont encensé les paroles de ce politicien qui ment et affabule à chaque mot dans chaque phrase. Voir le CR dans la New du CRIF. 300 personnes est-il écrit. Si nous étions 120/150 au plus. Une salle au 3/4 vide. Et des personnes qui sont restées sans voix, comme Ida et moi, devant un tel étalage de courbettes envers le politicien qui donne tant de bons conseils qu’on se demande comment se fait-il que sachant cela il n’a pas appliqué ces bonnes idées quand il était (avec ses amis) au pouvoir, il y a encore deux ans.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui est triste ce n’est pas la présence de RC au fauteuil de président du CRIF, c’est surtout qu’il n’y avait personne d’autre de présentable. Il a été élu par défaut.<br /> <br /> Ce qui est à redouter avec cette présidence ce sont les « sorties » inattendues et mal venues de RC, mais aussi l’arrivée des religieux. <br /> <br /> On en a vu d’autres !<br /> <br /> Portez vous bien.<br /> <br /> M.Apeloig
W
Cher Monsieur, <br /> <br /> Ce message est intéressant! <br /> <br /> Merci pour votre blog, que je trouve également intéressant! Je vais acheter vos livres! Je viens de faire une lecture publique d'extraits du livre de Jacqueline Mesnil-Amar, intitulé: "Ceux qui ne dormaient pas", à la Mairie du VI° arrondissement devant 150 personnes! (je ne m'attendais pas à une telle affluence)<br /> <br /> Je suis heureuse de pouvoir lutter avec mes moyens propres contre l'OUBLI! <br /> <br /> Amicalement à vous, Nic Mazodier
W
Cher Maurice je n ai pas de commentaire a faire sur ce cri du cœur qui a le mérite de voir le positif dans l édito de R Cukierman . Mon commentaire sera plutôt sur la difficulté pour le psdt du Crif de prendre des positions tranchées. Deux exemples , sur la défense de Taubira , celle ci a eu des positions inacceptables pour Israël et les Juifs et il est compliqué de prendre une position qui pourrait être récupérée . Par contre Mandela n est plus et nous retiendrons tout le bien qu il a accompli même si lui aussi a eu des positions très anti israéliennes lors de sa visite a Arafat. <br /> <br /> Tout cela pour entrer dans la complexité de la parole politique et des inévitables récupérations qui en sont faite. Il n est que de lire le dernier Finkelkraut pour comprendre le fosse qui existe entre une pensée subtile et une pensée "kleenex" qui trop souvent rend la première inaudible ! Mais tu sais trop bien tout cela. En tout cas merci de continuer a alimenter le débat il en a grandement besoin ! <br /> <br /> Avec toute mon amicale affection<br /> <br /> Alain Belhassen
Déferlantes et Ecumoire
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